Difficile de dire quand le premier Pont-rouge a été construit pour traverser la Sambre. L’ouvrage aux grilles rouges, qui a été démoli en décembre dernier, était âgé de 92 ans, mais avant lui, un autre pont s’érigeait au même endroit.

Le mercredi 6 novembre 1918, après des journées d’affrontement sans relâche aux portes de la capitale sambrienne contre les forces alliées, les deux compagnies allemandes de Landsturm, qui tiennent garnison à Maubeuge, quittent la ville au soir. Seuls quelques artificiers restent sur place pour miner les ponts de la ville. Trois jours plus tard, au petit matin, l’avant-garde anglaise pénètre dans la ville par la route de Valenciennes. Les ponts sautent à mesure de leur avancée. À 4 h 30, le pont de la Porte de Mons explose. Quarante minutes plus tard, c’est au tour du Pont-rouge. Après plus de quatre ans d’occupation allemande, la ville est meurtrie, mais libérée.

La reconstruction de la ville ne tarde pas. Dès 1920, un nouveau pont traverse la Sambre en lieu et place de l’ancien. Pendant près d’un siècle, le Pont-rouge relie les deux rives et assiste à l’évolution de la ville.

Usé et fatigué de voir rouler sur son dos près de 14 500 véhicules par jour (chiffres de 2008), l’ouvrage est remplacé avant même d’avoir pu souffler ses cent bougies. Un nouveau pont à deux tabliers, en forme de « V », va progressivement le remplacer. Il doit, entre autres, faciliter et sécuriser la circulation des bus et des vélos en leur réservant une voie de circulation dans les deux sens