amis art article artiste background belle bonne cadre carte center centerblog centre
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Les magasins Marquant de Maubeuge (46)
· Patrimoine culturel (56)
· Reconstruction de Maubeuge (29)
· Les cafés et restaurants de Maubeuge (28)
· Les industries de Maubeuge (13)
· Les Edifices religieux de Maubeuge (27)
· Histoire de Maubeuge (10)
· Les Rues de Maubeuge (30)
· Peintres Maubeugeois (8)
· Evolution dans le temps de Maubeuge (8)
mes arrières grands parents ont tenu cet estaminet en 1922 1923. je ne connais pas maubeuge, je suis ravie de
Par Anonyme, le 26.10.2025
aujourd'hui le o'tacos
http://maubeug eancien.center blog.net
Par maubeugeancien, le 09.10.2025
c'est le monkey factory http://maubeug eancien.center blog.net
Par maubeugeancien, le 09.10.2025
pouvez-vous m'indiquer quel était le nom du café qui a remplacé ce restaurant ? merci
Par Anonyme, le 05.10.2025
mr paillot a été torturé par les nazis à maubeuge dans le petit bois durant la seconde guerre mondiale
Par Anonyme, le 20.07.2025
· La Montagne
· Robert Bataille
· Les Salles de Cinéma de Maubeuge
· Maubeuge années 50 / 70 vue du ciel
· Lycée Pierre Forest
· Douzies et son Histoire
· Docteur Fresnel
· Comment dater une photo ou une carte postale anciennes?
· Maubeuge et le cinéma
· Immeuble Le Building
· Le Café Jean Claude Annaert
· Salle des fêtes Faubourg de Mons
· Le Palais du Vêtement
· Evolution Etude de l’Ilot dit « Lecluyse »
· le bar du Zoo
Date de création : 05.07.2018
Dernière mise à jour :
28.08.2025
468 articles

.
mmeuble de logements et commerces,avenue Mabuse
C'est à l'architecte Panos Djélépy qu'André Lurçat,en 1948, confiera le soin d'édifier le premier immeuble de la reconstruction maubeugeoise. Un an plus tard, Lurçat,associé à Joseph Ney, réalise cet immeuble qui lui fait face pour constituer la rive Est de 'avenue Mabuse. L'immeuble est installé dans la forte pente de l'avenue en trois
paliers que soulignent les ruptures marquées des larges baies des vitrines et de la succession des auvents qui les protègent. Lurçat donne au bâtiment une façade
abrupte sur l'avenue, pour en resserrer les prospects, compte tenu du choix d'élargir l'accotement de la rive ouest de l'avenue afin de prolonger la promenade du Mail
vers la place des Nations et de poser l'immeuble sur un socle de commerces. Il réserve de ce fait l'avancée du socle commercial au traitement du front de la place Verte.Côté avenue,pour répondre à la contrainte d'une façade toujours perçue en vue diagonale,
Lurçat ponctue le crescendo des immeubles par les loggias en encorbellement, ajoutant rythmique verticale et relief à la paroi. Les registres d'embase font l'objet d'un subtil travail architectural visant à parfaire l'adaptation à la pente et à organiser les perceptions: dérégulation du rythme et du dimensionnement des vitrines,fractionnement des auvents,introduction de catégories de baies et de menuiseries
à partition horizontale non conformes à la gamme des standards(que Lurçat impose partout ailleurs !)
Les boutiques sont elle prenaient également jour sur la place Verte. L'extrémité sud de l'immeuble, dirigée vers la Sambre et placée dans l'axe de l'avenue de France
occupe, en fait, l'emplacement du projet primitif d'hôtel de ville. Le
plan en L de celuI-ci devait permettre de dresser des façades à la fois dans l'axe de l'avenue de France et dans l'axe du Mail, face à la Sambre.
La monumentale composition du pignon sud sous la forme de quatre loggias groupées en encorbellement témoigne d'un« Geniusloci» abandonné aux servitudes commerciales.Sans aucune rénovation depuis sa mise en service en 1951, l'immeuble
a subi en outre quelques spectaculaires et malencontreuses transformations.
Ecole maternelle du PontAllant
La conception d'écoles occupe une place prépondérante dans l' œuvre de l'architecte (26 projets recensés.) Pour Maubeuge, Lurçat avance de nombreux projets. Pourtant, seule l'école maternelle édifiée en 1963 dans le quartier du Pont Allant, . avec le concours de l'architecte Eric Lafitte, témoigne de l'activité de Lurçat dans ce domaine.
D'une simplicité extrême, l'école, linéaire et de silhouette horizontale, est constituée d'une succession de salles de classes (3 maternelles, 2 cours préparatoires), desservies par ' un couloir au Nord, interrompue, au delà de l'axe de symétrie, par une vaste salle de jeux formant saillie sur la façade. Au dos de l'école, linéaire et de silhouette
horizontale, s'élève un bâtiment occupé au rez-de-chaussée par les vestiaires et à l'étage par l'habitation du directeur. Il s'organise autour d'un volume central, marqué au Sud par une fausse loggia, vers lequel plongent les vagues incurvées des corniches des toitures- terrasses. Les grandes qualités de cette réalisation sont la simplicité et la fonctionnalité de sa conception. C'est aussi la belle luminosité des espaces intérieurs procurée par l'ouverture au Sud de larges baies dont les menuiseries en acier,
aujourd'hui remplacées, aux vantaux articulés à l'italienne, étaient d'un bel effet architectonique.
La décoration intérieure d'origine revêtements de sols, peintures, luminaires, mobilier est encore préservée. Elle rend compte du goût de Lurçat pour les espaces clairs, studieux, vivants.
Le Mail de laSambre
L'immeuble qu'André Lurçat installe le long de la Sambre, au pied de la ville haute et qu'il dénommera«le Mail » est le véritable«morceau de bravoure»de l'intervention
de l'architecte à Maubeuge. Cet édifice d'impact urbain considérable n'appartient à lastricte «reconstruction»que par la restitution immobilière de la B.N.C.I. (aujourd'hui B.N.P.) qui n'occupe qu'un cinquième du programme. La plate-forme en cornichesurla
rivière le long de laquelles'installe l'immeuble est une création totale, tandis que lavillereconstruites'étire le long des parcours ancestrauxsimplementélargis et rationalisés:
la ville ancienne tournait le dos à la rivière, Lurçat en restitue d'un trait la géographie fondatrice.
Le Mail est d'abord axe cardinal dontLurçatrattachait les extrémités au faubourg oublié de Sous-Ie Bois, à l'ouest, au-delà du boulevard de l'Europe et à un hôtel de
ville qu'il projetait de réaliser à la croisée des chemins à l'est,face au pont du Moulin.
C'est aussi ce grand mur de brique,exposé plein sud, qui masque l'embase
des escarpements de la ville haute autant que les reliquats des
immeubles anciens qui formaient jadis la rive sud de la rue de l'Hospice.
C'est surtout une « maîtresse coupe » qui fait du Mail non pas seulement un immeuble mais un véritable appareil urbain dans lequel s'associent quantité d'éléments
pour établir un dialogue architectural entre la ville et sa rivière canalisée: le quai étroit
(anti-échouage) et son dispositif d'accès par toute une variété d'escaliers (en hélice, tournant à double volée,droit à palier) ; la promenade en encorbellement et son garde-corps en dévers surmonté de demi candélabres (dont les lanternes d'origine ont été changées) ; le terrassement de son cheminement ponctué de plates-formes en belvédère; la largeur de l'avenue dont le linéaire fut ponctué de peupliers et
de saules pleureurs; les boutiques détachées en « cabines de remorqueurs
»;la coursive en surélévation et ses perrons d'accès, les auvents (interrompus au droit des entrées par une marquise en pont de péniche),les loggias, le passage traversant
à l'est en écluse et le grand porche de l'extrémité ouest; la ligne d'épannelage en file de chalands qui décompose l'édifice en unités plus petites s'associent pour établir un dialogue architectural entre la ville.-et sa rivière humanisée.
Projeté en 1950, le Mail fut mis en chantier à partir de 1954 et achevé . en 1956, date à laquelle l'architecte Charles Legrand réalise, sous l'égide de Lurçat,le Grand magasin
« Les Galeries»(réaménagé en galeries marchandes en 1990) dont la façade courbe relie le Mail aux immeubles de l'avenue Mabuse.Les architectes Joseph Ney et Maurice
Gouvernet, adjoints directs de Lurçat, Henri Lafitte-dont c'est la dernière oeuvre-et Emile Fays, sont associés à la réalisation du Mail ainsi que les entreprises Hennebique
- pour l'immeuble - et les « Grands Travaux de l'Escaut » -pour le quai
.

Caisse de Sécurité Sociale et d'Allocations familiales, place de Wattignies
La réalisation de la Caisse de Sécurité Sociale-et d'Allocations Familiales
'programme éminemment social, est en quelque sorte pour Lurçat la revanche de ses deux projets d'hôtel de ville repoussés par la municipalité. En installant son bâtiment
sur toute la largeur de l' esplanade, en le rehaussant sur unsocledont la terrasse formesurla moitié de sa longueur une véritable tribune ouverte sur une place vouée aux
manifestations populaires, Lurçat donne àsonprojet lavaleurd'unsymbolede contre-pouvoir. Dix-huit ans après leurmiseau point, Lurçat reste fidèle à réutilisation desstandards etdes détails de,ferronnerieconçussept ans plus tôt pour le Mail de laSambre.
Ainsi,bien que tardivement réalisé,le bâtiment reste-t-il en harmonie avecl'espacede la ville reconstruite. Il témoigne pourtant d'une évolutionstylistique encoredifférente
de celle perceptible dans l' immeuble du Mail:l'accentuation de la composition dissymétrique, la simplification des«profils»l'abandon des angles adoucis si typiques de sa manière, l'intervention de nouveaux motifs oualtérations typologiques telles que le porcheenportique, laverrièreà redans, legarde-corpsde grande longueur.
Immeubles avenue de la Gare et rue des Arts
C'est toujours en périphérie immédiate de la ville intra-muros détruite,que Lurçatédifie, àpartir de 1947,ceprogramme d'État appelé I.S.A.I., ImmeublesSansAffectation Immédiate, dont l'objectiffutde livreraux sinistrésdes appartements,boutiques ou logementsstandardisés, sansattendre la fin des opérations de remembrement
foncier,en échange de leurs droits au Dommages de Guerre. (Les reconstructions du Havre et d'Amiens par Auguste Perret ont été presque en totalité réalisésenutilisant cette procédure).
Le projet de Lurçat construit le front de l'avenue de la Gare, qu' il a institué en nouvelle limite urbaine de lavilleàreconstruire, etengage l'urbanisation duglacissud des fortifications par la réalisation du quartier des Arts. Il installeàl'angledel'avenue de
France(dans l'axe de laquelle il projetait de reconstruire lagare)quatre bâtiments disposésen «peigne»,perpendiculaires à l'avenue de la Gare. Immeubles de
trois étages orientés Est/Ouest réunis deux à deux par unegaleriepour former deux«blocs»-le motvarester pour désigner les immeubles de la reconstruction maubeugeoise -symétriques,au plan en H,creusés de profondsrenfoncements
au centre desquelss'élancele cylindre de la cage d'escalierau Sud etsedéploie le largeauventdu porche de l'entrée principale au Nord. Chaque aile d’immeuble,comportantdeux logements par niveau, est formée,enplan, de deux trames
Décalées parglissement cequi a pour effet d'affiner les pignons de la construction. Dans l'angle,au sud,et enapplique,au nord dessaillantsde pignons, Lurçatsuperpose
des balcons étroits dont l'extrémitéarrondie sedétacheencoredu planvertical étroitdes pignons. Au Sud, cetensemblede rythmesverticaux,quiscandentcomme
autant de bornes monumentales le Immeubled'Etall.S.A.I. IypeH, ruedes Arts
à un pavillon central par des passages couverts puis continuées le long de l'avenue par une«bande»de cinq cellules commerciales mitoyennes. Les percements sont tous réglés par la gamme de«standards»de baies à encadrement: standards à trois
partitions pour les fenêtres que Lurçat accompagne ici de jardinièresen appui (dont la disposition alternée suffitseule à animer le plan de façade) ; standards de portes - fenêtresà trois vantaux ; standards de vitrines avec«allège à hauteur de genoux ».
Avec cette première ligne d’immeubles, Lurçat réussit un assemblage urbain à la fois ample et subtil dans le déploiement des registresarchitecturaux référant à l'organisation
du«front de rue» :découpage,profondeur,scansion, jeu sur lesmarges d'alignement, encorbellement,épannelage, effet de transition public/privé,effet de«bouclier
»des cellules commerciales placées devant les immeubles de logements, Ses principes sont ici élaborés pour valoir à l'ensemble de la reconstruction maubeugeoise.
La modénature des auvents et balcons dont les chants sont finement ouvragés, les profils de corniches,le traitement des arrêtes du bâtiment (alternativement aiguës ou
adoucies) participent du déploiement d'un savoir-faire architectural et urbain dont la minutie n'est étrangère ni à sa formation classique à l'École des Beaux Arts,ni à l'ampleur du traité d'architecture«Formes, composition et lois d'harmonie»qu'il fera paraître à partir de 1953.
La seconde ligne Arts,s’adosse à la première en utilisant l'intégralité des principes desa composition axiale d'immeubles, le long de la rue des et symétrique de référence
Classique. Les deux blocs sont constitués par des immeubles placés cette fois
parallèlement à la rue et prolongés chacun dans l'axe par une.aile perpendiculaire
par l'intermédiaire de'la cage d’escalier, l'ensemble donnant un plan en«T».
L'appareil architectural reprend les motifs des immeublesde première ligne : standards de baies à trois partitions,accompagnés de jardinières en appui, balcon,porte-fenêtre.
L'avant-plan de la façade principale est marqué d'un large auvent à découpe ciselée qui
recouvre un porche très finement traité : échiffre de perron formant jardinière,baie d’entrée à encadrement soulignée d'ébrasements courbes parementés de terre cuite
Émaillée vert,standard de porte vitrée à deux vantaux et ici pour la première fois, introduit sur proposition de l'architecte Henri Lafitte dans la gamme des standards de
Baies, l'utilisation de l'oculus. Cet avant-plan, qui regroupe les baies-standards des chambres de deux appartements par niveau,se détache du second dont chaque
extrémité est marquée de la superposition des balcons s'ouvrant sur
les pièces de séjour qui bénéficient d'une double orientation. Un hall traversant communique avec la cage d'escalier qui relie l'immeuble postérieur,placé en demi niveau plus bas et constitué de deux appartements'de deux pièces,à orientation unique, adossés l'un à l'autre,
Les blocs de type A (plan en H) et
type B (plan en T) de Lurçat sont
Immeubled'EtatJ,S,A.!, IypeA. avenue dela Gare

Immeubleen peigne,élévation sud
associés aux types C et E–dessinés et réalisés par Jean Badovici et Maurice'Gouvernet,adjoints directs de l'architecte enchefpour constituer les abords d'une
place des Arts orientée à 45°par rapport à l'avenue de la Gare.Les types E, mis en chantieraprès1949,ont pu être réalisés en brique,grâce à un meilleur provisionnement en matériaux à partir de cette date.
L'architecte Daniel Bidot réalisera sous l'égide de Lurçat, en 1956, l'immeuble à l'extrémité courbe qui remplace le type D, non réalisé,de Badovici et Gouvernet.
Les immeublessont enbon état, leursfaçadesont été récemment ravalées.Lesenduitsd'époque ont une teinteplus chaude que celle du ciment actuel. Les parties en béton armé (auvents) ont souffert de leur défaut de mise en oeuvre (mauvais enrobage ponctuel des aciers)etdu manque d'entretien qu'elles ont eu àsubir(une seule rénovation après 45 années). Les immeubles de la rue des Arts ont été longtemps recouverts devignevierge.
A l'angle de l'avenue de la Gare et du boulevard de l'Europe devait, être reconstruit le vélodrome,puis une gare routière. Lurçat ne les réalisera pas.
Résidence duParc,boulevard de l'Europe
Ces quatreimmeubles collectifs,réalisésàpartir de 1945 par Lurçatsurun programme de l'Office Départementald'H.L.M. duNord. (quivenaitd'être constitué) sontpourLurçatl'occasion de réitérersespropositions d'urbanisme nouveau pour laville en sedégageant ducadre(linéaire) que lescommerçants
sinistrésimposent ailleurs.Les immeubles,situésen'bordure duPetit-Bois;qui deviendra Parc'zoologique en1958, marquent l'entréeouestde lacitéet dominent la vallée de laSambre.Ilssontinstallés enépi,de partetd'autre du boulevard qui dorénavant ceinturele nouveau périmètre urbain, «de telle manière que l'œil
duvoyageur venantde lavallée enregistresuccessivementleurfaçadeprincipale».
Lesaménagementsextérieurs,plantationet airesde jeuxsont conçus parLurçat lui-mêmesoucieux de livrer une opérationexemplaire:
un morceau de«cité-jardin urbaine»dans lequel les besoinsdeshabitantsont étéscrupuleusementprisen compte.Les immeubles de troisétagescomprenantneuf logementschacun (6T3,2 T2,1 Tl)sont édifiéssur unentresol formant socleregroupant lescaves etlesgarages. Lesfaçadesexprimentclairement ladispositionintérieure du plan:aunord, l'entrée principale, la desserte desétages etles pièces deservice (cuisine,sallede bains);ausudles pièces devie : chambreetséjour
dontl'angleesttraité en loggia,La façadenordest habillée d'une paroivenantensurépaisseurdu plan principal:cette surfaceformecommeuntableauqui rassemble
lacomposition symétriquedes percements:aucentre, baiesà encadrement àtrois partitions, marquant
lacaged'escalier et de partet d'autrede la ponctuation d'un rang d' oculi, des baies à deux partitions en double rang. Le porcheestconçu comme un tube de section rectangulaire etsoudéà lafaçade.L'effetestrenforcé par les emmarchements qui détachent leseuildu sol,par les deux colonnes à facettes quifontfonction
de raidisseurs plutôt que desupportd'entablement et par le parement en céramique des parois intérieures. L’expressivité de la façade sud est due à l'encadrement d'un tableau central uniformément percé par desstandardsde baies à trois partitions,àdes loggias à la foissaillantesenfaçadeet sculptées dans les angles avec un retournement courbe des chants de dalles autour d'unecolonne.Les immeubles sont clairementstratifiés en socles,corpsd'édifice et acrotères-chacune des parties faisant l'objet d'un traitement
Architecturalspécifique au moyen de profils et moulures rapportées. Le traitement des acrotères est remarquable : les bords des tableauxsaillantsdes façadessont
Accompagnés d'une moulure périphérique qui, aprèssonretournement pourformercorniche,estinterrompue pour êtresoulignée.Ce même effet de traitementsingulier,
hormis le fait qu'il produit uneéléganteligne d' épannelage, est visible sur les corniches accompagnantles pignons. Dans l'enduit des façades est imprimé un réseau de mailles rectangulaires.
Les conceptions intellectuelles, Idéologiques et urbanistiques d'André Lurçat lui font privilégier le«Civil»et le«culturel » comme acteurs prééminents de la nouvelle
Composition urbaine, maiscelui-ci ne négligera rien de la valeursacrée
de l'édifice qu'il a, par décret du Conseil Municipal,été chargé dereconstruire.Hormis la Caisse deSécuritéSocialeetla petite école maternelle du Pont-Allant,programmes
hors reconstruction, l'église sera leseulbâtiment public reconstruit par LurçatàMaubeuge. Dans ces années d’après-guerre, l’égliseesttraversée par un profond
Renouvellement. Ellese veutalors plus« engagée »à l'image deceuxdessiensqui ontcombattudans la Résistance ou militent dansles
mouvements comme la J.O.C. ou l'A.C.O. Cetétatd'esprit créera les conditions
d'une fructueuse collaboration entre le doyen Fiévet et André Lurçat. L'égliseestleurœuvrecommune. Elle cristallisera les passions etsetrouveencoreaujourd'hui
l'objet de vives controverses, ce dont l'aménagement intérieur eut à souffrir.
Une première localisation futenvisagée extra-muros.Finalement, par contrecoup du déplacementsurce mêmesite,l'église est implantée intra-muros. Mais non pluscomme
dans laville anciennesur unegrand 'place,maissurle linéaire d'une avenue (Franklin Roosevelt)etdans l'axe d'unesimplerue (Georges Paillot). Enchâssé dans les nouveaux îlots, l'édificeestinscrit dans unenclosen maçonnerie de briques et posé
surune plate-forme au-dessus dusoldu domaine publicsacralisantle site du sanctuaire.
L'égliseseprésentesousla forme d'unevastecoque de béton brut dont la partie évasée au sudestle lieu d'une spectaculaire composition frontale. Elleestmarquée par lasilhouette élancéedu clocherculminant à43 m. de hauteur, flanqué d’une ·tour cylindrique contenant l'escalier d'accès au carillon. Cette tour clocher dont les arrêtes ourlées sertissent des pans de briques de verre,sedétache de façon dissymétrique
du plan frontal. Sur celui-civiennentglisser,à la façon d'une étoffe, ensurépaisseur,les retoursgalbés
des parois des longs pans. Ils encadrentenpartiesupérieureune large baie de briques deverre.
Poséesurunestèleenattique,lesstatues(2,5 m de hauteur) desapôtres Pierre etPaul,sculptéespar Félix Roulin, découpent dans le ciel unesilhouettequi rééquilibre étonnamment la composition dissymétrique de la façade monumentale. Le porche estcréépar unlarge auventen accoladeàla sous-face peinte en bleu«ciel»etdont les trois cintres, évoquant latrilogie
sacrée,protègent les portes de chêne clair. La plusgrandeouvre directement sur la nef. Les voûtes sont prolongées pour recouvrir un narthex éclairé par des lanterneaux percés dans les voûtes. Le tympan du porche est décoré d'une mosaïqueréaliséepar
Schmidt-Chevallierd'après les cartons du peintre et tapissier JeanLurçat,frère aîné de l'architecte. Elle représente l'histoire de Pierre «pêcheurd'hommes»-et de Paul-«persécuteurconverti »-.
Laconjugaisoncréative des Lurçat témoigne de l'importance et de lasincéritéde l' œuvre réalisée.
André dessinera le maître-autel,l'autel~schapelles,le jubé et la chaire que Jean décorera de mosaïques.Lacommunionfraternelle estpeut-êtrele paradigme de
cetteéglise auplan non conventionnel:ilcomprendunevastenef unique dont le«ciel»estsoutenupar dixcolonnes à sectionen croix de Saint André, dont les parois intérieuressontplissées comme une peau. Surcettenefs'ouvrentdeux chapelles latérales quienminiaturisent etinversent la formeetdonnent
auplan de l'édifice l'allure anthropomorphique d’une figure d'icône,mainsouvertes,dans une attitude d'accueil. Lechœur,avecun déambulatoire,
s'inscritdansun plan circulaire aux proportionsconsidérablespar rapport
àla nefet semblevouloir évoquer l'idéed'assemblée autourdu maître-autel(celui-cifut placé dans une position quianticipala diction de la messe«face aupeuple»de Vatican II). Ilavait faitl'objet d'un dispositif d’éclairement particulier
(masqué aujourd'huipar un malencontreux plafondsuspendu)visantàrenforcer lasymboliquesacramentelle. La recherche d'effets lumineux est d'ailleurs partout présente dans l'édifice,quece soitparlecaptage de la lumièreàtravers des briques
deverre ou parla disposition de tubes fluorescentsdissimulés le long des parois de la nef et du déambulatoire.
Le projet,élaboré à partirde 1950, fut misen chantier en1955. L'églisefutconsacréele 15 août 1958.
Vue aérienne où l'on voit l'église en construction en bas et à gauge de la photo

Face aux remparts, et donc hors du périmètre de la ville intra-muros sinistrée, est paradoxalement posée, le 26 mai 1946, la première pierre de la reconstruction maubeugeoise. Le groupe de 50 logements individuels qu'André Lurçat étire sur une étroite bande de terrain utilise en fait un programme financé par l'État, appelé « I.D.T. ». Ces « Immeubles à Destination Transitoire » devaient permettre « le relogement des personnes dont la présence sur place est indispensable pour le bon déroulement des opérations de reconstruction ou pour la relance économique ». Localement, leur programmation fut surtout appréciée comme une aide directe de l'État pour constituer la fameuse « tranche de démarrage » d'une reconstruction dont les délicates opérations de remembrement seront longues.
Première réalisation de l'architecte en chef de la reconstruction, c'est par celle-ci qu'il va donner à voir les conceptions urbanistiques et architecturales qu'il a décrites quelques mois plus tôt dans un débat direct avec les maubeugeois : « la ville sera moderne, claire, verte, aérée et insolée » avait-il annoncé, «une cité-jardin urbaine ».
Œuvre
André Lurçat ne réalisera que trois bâtiments en dommages de guerre: un immeuble de logements et boutiques avenue Mabuse, l'église et le mail, partiellement hors remembrement. Il réalisera en revanche la « tranche de démarrage » de la reconstruction financée par l'Etat : ce sont les immeubles de l'avenue de la Gare et les maisons individuelles avenue Jean Jaurès. Hors reconstruction, il réalisa les immeubles H.L.M. de la résidence du Parc, la Caisse de Sécurité Sociale et l'école maternelle du Pont Allant. Il concevra également l'ensemble des espaces publics: plantations, mobilier, éclairage, bassins, fontaines, maçonneries d'accompagnement et revêtements de sol. D'autres projets seront dessinés pour exécution, mais ne seront pas réalisés (hôtel de ville, écoles, logements). En périphérie maubeugeoise, à Boussois, il réalisera un groupe de logements H.L.M. et une école maternelle avec piscine disparue.
Source Paul Hilaire
Sur l'argument d'une exposition maximale des façades au Sud, Lurçat organise son projet en deux lignes d'immeubles placé en fort retrait par rapport au chemin départemental. La linéarité du groupement, qui fait écho à celle des remparts, suggère le choix d'un « bornage » de l'urbanisation du secteur Nord de la commune. Le jeu sur la profondeur est l'occasion de dé sanctuariser l'espace privatif, de se détacher des registres de front de rue et, en fait, de dématérialiser les traces de la structure foncière.
De la même façon, en assemblant avec grande subtilité cinq types de logements individuels, Lurçat tient au défi de réaliser ce groupement sous la forme de petits immeubles. où l'unité architecturale du groupe ou de la séquence est privilégiée par rapport à l'individualisation du logement. Il est ainsi caractéristique que les « décrochements » des façades ne correspondent pas à la mise en scène de la mitoyenneté. Pour marquer celle-ci, Lurçat invente le discret et étonnant détail de la corniche interrompue et retournée perpendiculairement sur la façade.
Par son mode d'occupation du sol et sa volumétrie, le groupement préfigure les conceptions urbanistiques directement apparentées à celles du Mouvement Moderne, que Lurçat tendra à mettre en œuvre pour la reconstruction: toiture-terrasse, maçonneries lisses uniformément passées à l'enduit (la construction est en briques), prépondérance des lignes horizontales, absence de décor.
En fait, le groupe des I.D.T. maubeugeois témoigne d'un basculement dans l'œuvre de Lurçat. Au purisme d'une volumétrie moderne s'associe désormais la déclinaison d'éléments issus de la codification architecturale classique.
Ce nouveau langage se traduit par l'adoption de « standards » qu'il impose aux équipes de maîtrise d'œuvre.
André Lurçat (né le 27 août 1894à Bruyères, mort le 11 juillet 1970 à Sceaux) est un architecte français.
Il entra à l'École des beaux-arts de Nancy en 1911. Diplômé de l'École des beaux-arts de Paris en 1923, il travaille dans le cabinet de Robert Mallet-Stevens. Il construit à partir de 1924, avec l’appui de son frère le peintre Jean Lurçat, un ensemble d’ateliers d’artistes qui fait de lui l’un des architectes modernes les plus en vue.
Il est membre fondateur des CIAM (Congrès internationaux d'architecture moderne) avec, entre autres, Le Corbusier. Mais il prend position pour un modernisme modéré en 1929.
André Lurçat édifie en 1933 pour la municipalité de Villejuif le groupe scolaire Karl-Marx. Fort de ce succès, il est invité à Moscou en 1934 et y travaille jusqu’en 1937.
Après avoir participé à la création du Front national des architectes résistants, il est chargé en 1945 du plan de reconstruction de Maubeuge. Membre du conseil d’architecture du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, professeur à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris puis à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris entre 1945 et 1947, il reçoit, après 1955, les commandes de municipalités de la banlieue parisienne. Il est architecte et urbaniste en chef de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où il construit en 1950 la cité Paul-Langevin et l’unité de quartier Fabien. Il est également urbaniste de plusieurs communes dans la région de Nancy.